Du 30 octobre au 2 novembre 2025, Essaouira s’apprête à vibrer au rythme du 20ᵉ anniversaire du Festival des Andalousies Atlantiques. Deux décennies que la ville des alizés fait dialoguer les héritages musicaux du pourtour méditerranéen, mêlant cultures, langues et spiritualités dans un même souffle. Fidèle à sa vocation, la cité bleue continue de se rêver en Zyriab des temps modernes, gardienne d’une mémoire musicale partagée et vivante.

Cette édition-anniversaire s’annonce riche et fidèle à la tradition avec près d’une vingtaine de concerts. L’ouverture donnera le ton : un grand hommage à l’art d’Al Ala, revisitant le répertoire du maître Abdessadek Chekara, sous les doigts et les voix de jeunes talents venus de Fès, Tétouan, Tanger, Marrakech, Chefchaouen ou encore Ouazzane.
Sous la direction du Maestro Mohamed Laroussi, qui se produira pour la première fois à Essaouira, les instruments dialogueront comme un seul souffle, unissant passé et présent dans une harmonie sans frontières.

Parmi les temps forts, une soirée exceptionnelle signée Maxime Karoutchi et son orchestre, dédiée aux grandes voix juives du Maghreb : de Salim Halali à Samy El Maghribi, de Zohra El Fassia à Reinette l’Oranaise, sans oublier Lili Boniche, Line Monty, Cheikh Muijo ou Albert Suissa. Un hommage vibrant à la mémoire d’un patrimoine judéo-musulman qui a traversé les époques et les frontières, du Maroc à la Tunisie en passant par l’Algérie.

Comme à chaque édition, Essaouira deviendra le théâtre d’un dialogue universel, où les mots cèdent la place aux sons et où les cultures se reconnaissent à travers les mélodies. Entre concerts diurnes, veillées nocturnes et forums matinaux consacrés à un thème récurrent depuis vingt ans — « l’importance du lieu, l’importance du lien » — la ville réaffirme sa philosophie unique : la Souiritude, cet art d’accueillir l’autre dans la musique et le partage.

Pour marquer cette édition spéciale, le festival franchira un nouveau cap en invitant sur scène le prestigieux Ballet Flamenco d’Andalousie, dirigé par la chorégraphe Patricia Guerrero. Sa dernière création, Tierra Bendita, saluée par la critique internationale, promet d’embraser les planches souiries et de faire dialoguer la danse andalouse avec les sonorités du Maghreb.

Enfin, pour conclure cette fête musicale en apothéose, la grande Raymonde El Bedaouia, figure emblématique du festival, reviendra enflammer la scène pour un final plein d’émotion, de rythme et de grâce. Un bouquet final à l’image d’Essaouira : vibrant, métissé et inoubliable.