Essaouira est une ville fortifiée datant de l’époque des phéniciens. Elle deviendra en 1506 une forteresse portugaise. La ville, comme nous la connaissons aujourd’hui, voit le jour en 1765 sous le nom de Mogador pour devenir un port commercial à la demande du sultan Mohamed Ben Abdallah qui en commande les plans à à l’architecte français Théodore Cornut, spécialiste des fortifications militaires et et disciple de Vauban. Ce sera la seule médina du Maroc jamais construite sur plans. Particularité dont elle tire son nom actuel : Essaouira, qui signifie « la bien dessinée ». Durant de très nombreuses années, Mogador sera le seul port du Maroc ouvert sur le commerce extérieur. En 2001 sa magnifique médina a été classée au Patrimoine Mondial de l’UNESCO.
LES « BAB » D’ESSAOUIRA :
Les portes d’Essaouira s’appellent « Bab » à l’exception de celle du port, elles marquent les point de passage obligé pour entrer ou sortir de la Médina. Elles ont entre autre servi pour le cinéma comme décor de tournage de films comme « Othello » d’Orson Welles dans les années 50 et plus récemment le film « John Wick 3 » et la série « Games of Thrones »
LE PORT :
Il a été construit au XVIIIème siècle par le Sultan Sidi Mohamed Ben Abdellah. Le port d’Essaouira qui fut aussi surnommé port de Tombouctou, servait à relier l’Afrique noire à l’Europe et à l’Amérique. Il assurait 40% des échanges maritimes marocains. En 1769, le Sultan fondateur de la ville donne ses ordres pour la construction de la prestigieuse porte de la marine qui permis la communication entre le port et la ville.
LA SKALA DE LA KASBAH :
Édifiée à des fins militaires au 16ème siècle, elle surveillait l’océan et préservait la ville contre toute attaque maritime grâce à une collection de canons en bronze acheminés d’Espagne et braqués vers l’océan. On trouve, à l’abri du vent derrières les remparts, boutiques, ateliers et artisans en lieu et place des anciens dépôts de munitions.
LA SKALA DU PORT :
La skala du port fait partie des 5 bastions conçus pour protéger la ville. Elles sont particulièrement représentatives de l’époque où il fallait se défendre contre l’ennemi. Chacune des skalas d’Essaouira est équipée de canons faits de bronze et de cuivre fabriqués entre 1743 et 1782. Ils mesurent plus de 3 mètres de long et étaient capable de projeter des boulets à plus de 1.000 mètres de distance.
LA KASBAH :
La kasbah est le plus ancien quartier de Mogador, c’était le quartier résidentiel des dirigeants de la ville. Elle était occupée aussi par les consuls. Le Sultan a fait bâtir une maison pour chacun d’eux. On comptait la maison d’Espagne, la maison du Danemark et la maison de Hollande qui étaient situés dans la même rue. Un peu plus loin se trouvait la résidence de l’envoyé de Gênes, la maison d’Allemagne et le consulat .Portugais. Il y avait aussi un atelier pour la frappe de monnaies, battis en 1755.
LA PLACE ORSON WELLES :
Une grande et magnifique place entourée des remparts de la Médina qui prend le nom du grand réalisateur Orson Welles, qui a choisi la Skala de la Kasbah avec ses canons alignés et son passé historique pour tourner les décors de son célèbre « Othello », pour lequel il a reçu la palme d’or au festival de Cannes en 1952.
LA PLACE MOULAY EL HASSAN :
C’est la grande place de la médina. Elle offre un point de vue idéal sur le port tout en y dégustant un thé à la menthe. Le soir c’est le passage quotidien de Souiris pour une promenade nocturne. C’est aussi la place des festivités qui accueille entres autres le festival annuel des Gnaouas et le festival des Andalouisies Atlantiques. Cette place reste souvent un lieu de nostalgie pour les visiteurs d’Essaouira.
LE MUSÉE SIDI MOHAMED BEN ABDELLAH :
Créé en 1981, il abrite une grande collection d’objets ethnographiques de la ville et de sa région datant du XIIIème au XXème siècle. Parmi ce objets exposés vous pourrez découvrir des armes anciennes, des bijoux, des instruments de musique et de la marqueterie. Tous les objets exposés font partie de l’histoire de la ville, de sa culture et des traditions de ses habitant.
BAYT DAKYRA : Rue Ziry Ibn Atiyah
Bayt Dakira est un lieu emblématique d’Essaouira qui incarne l’esprit de la coexistence, de la tolérance et du dialogue interreligieux.
Une belle architecture et une décoration exceptionnelle à base du thuyas
Littéralement, « La Maison de la Mémoire », est un espace culturel unique en son genre situé dans la médina d’Essaouira, au Maroc. Ce lieu historique a été restauré et transformé en un espace destiné à la préservation de la mémoire collective de la ville et à la promotion de la diversité culturelle et religieuse qui a façonné son histoire. C’est ainsi que les visiteurs du musée sont accueillis par l’expression « Shalom Aleykoum, Salam Lekoulam », un mix d’arabe et d’hébreu afin d’illustrer la proximité complice entre juifs et musulmans. Au cœur de Bayt Dakira comprend la synagogue Slat Attia et le Centre de recherches Célia Haïm Zafrani de l’histoire des relations entre le judaïsme et l’islam.
La synagogue Slat Attia qui témoigne de la riche histoire juive d’Essaouira est construite au 19e siècle en 1892. Elle était autrefois un lieu de culte et de rassemblement pour la communauté juive florissante qui vivait en harmonie avec les autres habitants de la ville. Aujourd’hui, la synagogue est restaurée avec soin pour préserver son patrimoine et accueillir des visiteurs de toutes confessions qui viennent découvrir son histoire et son importance dans le tissu social d’Essaouira. Outre la synagogue, Bayt Dakira abrite un centre d’interprétation interactif qui offre un voyage fascinant à travers le temps. Les visiteurs y découvrent l’héritage multiculturel et interreligieux de la région à travers des expositions, des archives, des objets d’art et des témoignages poignants. Ce centre d’interprétation est une véritable immersion dans l’histoire d’Essaouira, montrant comment les différentes communautés religieuses ont vécu en harmonie pendant des siècles. Bayt Dakira sert également de lieu de rencontre et d’échange pour des événements culturels, des conférences et des ateliers visant à promouvoir la tolérance et le dialogue interreligieux. Il se veut un espace où les gens de toutes origines et de toutes croyances peuvent se réunir pour apprendre, partager et célébrer leur diversité. Enfin, Bayt Dakira s’engage activement dans des initiatives communautaires qui soutiennent le développement durable à Essaouira. Il n’est bien plus qu’un musée ou un lieu historique. C’est un symbole vivant de la tolérance, de la paix et de la coexistence qui résonne à travers l’histoire d’Essaouira et l’identité plurielle du royaume du Maroc. Ce projet inspirant met en lumière la la mémoire juive marocaine, à travers ses témoins et gardiens offrant aux visiteurs une expérience unique et marquante.
LE CENTRE D’INTERPRÉTATION DU PATRIMOINE D’ESSAOUIRA :
Ouvert en Novembre 2023 et idéalement situé à l’entrée de Bab Sbaa, ce Centre gratuit permet aux visiteurs de la Cité des alizés d’avoir un avant-goût sur les richesses que recèle la province.
Le centre d’un concept innovant se présente à travers un espace muséographique et didactique permettant la présentation et la valorisation des différents patrimoines de la province, à travers des outils d’interprétation High-Tech.
L’objectif ultime est la valorisation du patrimoine « souiri », son rapprochement et sa présentation aux visiteurs ainsi qu’aux résidents à travers une approche immersive, afin de faire revivre l’histoire par le biais d’animations et de présentations sur des supports électroniques.
Bordj el Baroud
Lors d’une balade à pied romantique sur la magnifique plage d’Essaouira, en allant de la Médina vers Diabat, vous pourrez découvrir Bordj el Baroud, une ancienne tour de guet qui se dresse au sud de l’embouchure de l’oued Ksob. Ses vestiges sont engloutis par le sable de la vaste plage du village de Diabat, faisant face aux ruines phéniciennes de l’extrémité sud-est de l’îlot principal des îles Purpuraires.
Cette tour fut érigée au XVIIIe siècle par le sultan Mohammed ben Abdallah, sur les fondations d’une ancienne structure carthaginoise qui servait de phare dans l’Antiquité. Malheureusement, le 13 janvier 1856, elle s’effondra sous les assauts d’une crue de l’oued Ksob.
Dar Soltane
Perdue dans un décor naturel sauvage, telle une forteresse ensablée, se dresse la demeure d’un Sultan, évoquant encore les rêves d’antan. Ce vaste palais effondré, érigé lors de la fondation d’Essaouira au XVIIIe siècle, continue de captiver les esprits, au point qu’une communauté s’est formée autour de « Dar Soltane » sur les réseaux sociaux.
L’ancien palais du fondateur d’Essaouira, Sidi Mohammed Ben Abdallah, puis de son gouverneur, Moulay Abderrhamane était autrefois le lieu de rencontres pour les consuls des différents pays commerçant à Essaouira, véritable carrefour des échanges et des traditions mondiales. Dar Soltane abritait des salons somptueux et accueillait de grandes cérémonies. Le palais était orné de meubles luxueux, en partie confectionnés par des artisans hollandais. Cette « maison blanche » à deux étages fut commandée par le Sultan au Consul des Pays-Bas, s’inspirant de certains édifices d’Amsterdam.
Nichée dans des lieux devenus presque légendaires, Dar Soltane se composait de cinq pavillons et d’un patio surplombant le bassin de l’oued. Situé à proximité de Sidi Magdoul et du Borj El Baroud (dont les vestiges subsistent sur la plage), le palais était si imposant qu’il servait parfois de repère aux navigateurs dans la baie d’Essaouira.
Au fil du temps, la forêt de Tamaris qui l’entourait a cédé la place aux dunes, transformant le paysage en un décor presque lunaire. Progressivement ensevelie par les vents et les marées depuis la fin du XIXe siècle, la demeure désertée de Dar Soltane, aux abords du village de Diabat, conserve néanmoins une aura mystérieuse, révélant sa splendeur passée et son style unique.
Certains racontent que Jimi Hendrix, dont la légende rapporte une escale à Essaouira marquant à jamais sa vie d’artiste et d’homme, aurait trouvé inspiration près de ces ruines, donnant naissance à son célèbre morceau « Castles Made of Sand ». Cependant, rien n’est certain, le musicien ayant composé la chanson bien avant sa visite au Maroc…
Sous les dunes se cachent aujourd’hui les voûtes et les murs de pierre, devenus une étape insolite des randonnées en dromadaires, émergeant comme une curiosité au cœur de la forêt d’Essaouira. L’avenir des ruines de la « maison blanche » du Sultan demeure incertain, mais une rénovation colossale pourrait donner naissance à un site rendant hommage à ce lieu emblématique, témoin de l’histoire d’Essaouira et du Maroc.
Nous pouvons, à votre demande, vous organiser une visite de la ville accompagné d’un guide officiel. Idéal pour tout savoir de son histoire et ses secrets ! N’hésitez pas à nous contacter pour plus d’informations.